30 octobre 2017
Nutrition et santé Nutrition Sécurité alimentaire Niger

Niger : lancement officiel de deux projets de fortification alimentaire

Actualité

Le Gret, le Programme alimentaire mondial (PAM) et leurs partenaires ont officiellement lancé le 3 octobre à Niamey deux projets de fortification alimentaire. Ceux-ci ont pour objectif de prévenir la malnutrition au Niger par le renforcement durable de l’accès à des aliments fortifiés de qualité.

Au Niger, quasiment un enfant sur deux est atteint de malnutrition chronique, avec une tendance à l’aggravation des différents indicateurs de sous-nutrition, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. « Plus qu’une question de santé publique, la sous-nutrition représente un véritable enjeu de développement national. C’est d’ailleurs conscient de cette problématique que le Niger s’est doté de la stratégie 3N (“Les Nigériens nourrissent les Nigériens”), mais également plus récemment d’une nouvelle Politique nationale en matière d’alimentation et de nutrition », a souligné le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Albadé Abouba, dans son discours d’ouverture de la cérémonie. Il a également tenu à saluer, avec le lancement de ces deux projets, la mise en œuvre de stratégies pérennes de prévention s’inscrivant pleinement dans ces politiques, notamment via la production, la diffusion et la promotion d’aliments fortifiés.

La cérémonie de lancement de ces deux projets, financés à 80 % par l’Union européenne pour un montant total d’environ 10 millions d’euros sur cinq ans, a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé, mais aussi le Haut-commissaire à l’Initiative 3N, l’ambassadeur de l’Union européenne et de nombreux acteurs de la nutrition intervenant au Niger dans les domaines politiques, associatifs, académiques et économiques. La cérémonie s’est conclue par une visite de l’unité de production Misola – où s’est déroulé l’évènement – et une séance de dégustation d’aliments locaux transformés.


En savoir plus sur ces deux projets

C’est fort de vingt ans d’expérience dans le domaine de la nutrition que le Gret a lancé le projet d’appui à la fortification alimentaire au Niger (Pafan) avec ses partenaires Action contre la Faim, Concern Worldwide, Misola et l’UMR Nutripass de l’Institut de recherche pour le développement, dans dix départements du Niger, grâce au soutien de l’Union européenne et l’appui d’un cofinancement du gouvernement princier de la Principauté de Monaco. Le projet Pafan consiste à renforcer la production locale, la diffusion et la promotion d’aliments fortifiés de qualité et abordables destinés aux femmes et aux jeunes enfants, mais aussi à appuyer l’État dans la mise en place d’un cadre législatif national favorable à la consommation de ces produits. « Au Niger, les aliments de complément au lait maternel de bonne qualité et à prix abordable sont encore peu présents et peu connus, et leur faible consommation reste une cause majeure de malnutrition. Nous allons appuyer les unités de production locales pour qu’elles puissent accroître leur disponibilité en milieu urbain et en milieu rural, via le réseau de distribution classique, les ventes institutionnelles, mais aussi en testant un réseau plus innovant comme la vente mobile de bouillie fortifiée prête à consommer », explique Hainikoye Moussa, représentant du Gret au Niger. Au total, plus d’un million de Nigériens pourront bénéficier de ce programme.

Le projet de fortification de produits alimentaires transformés (Fopat) de consommation courante au Niger, mis en œuvre par le PAM en partenariat avec le Gret, vise à appuyer la structuration des filières locales de produits alimentaires transformés. « Ce projet s’inscrit dans les objectifs du PAM en faveur d’une meilleure nutrition et du développement des capacités au Niger, et permettra d’accroître la sécurité alimentaire des populations que nous soutenons », indique Sory Ouane, représentant du PAM au Niger. Le projet permettra d’appuyer et de développer les capacités adéquates pour que les produits localement transformés puissent être évalués de manière sûre et fiable. Il prévoit l’accompagnement des autorités compétentes dans l’élaboration d’un cadre juridique sur la fortification alimentaire de masse et la promotion du label « Enrichi».


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