18 avril 2018
Systèmes alimentaires Agroécologie Madagascar

Retour sur le 2e symposium sur l’agroécologie de la FAO

Actualité

Laurent Levard, expert en développement agricole au Gret, a participé au deuxième symposium international sur l’agroécologie organisé par l’Organisations des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) les 3, 4 et 5 avril dernier à Rome. Il représentait le Gret, mais également  la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud et le Groupe de travail pour les transitions agroécologiques (GTAE)* dont le Gret est membre.

Ce symposium faisait suite à une première rencontre organisée en 2014 et à quatre symposiums continentaux organisés depuis lors en Afrique, Amérique Latine, Asie et Afrique. Cela a permis de prendre la mesure du chemin parcouru en termes de reconnaissance de l’agroécologie :autant le symposium de 2014 était simplement de nature scientifique, autant le symposium de 2018 avait comme thème « le changement d’échelle de l’agroécologie » et a donné lieu au lancement d’une initiative de la FAO pour un tel changement d’échelle. La participation a dépassé toutes les prévisions des organisateurs : 768 participants représentant 72 Etats membres de la FAO, 350 ONG, nombre de centres de recherche, et plusieurs organisations des Nations Unies.

Les conclusions du président du symposium doivent contribuer à des initiatives spécifiques de la FAO sur l’agroécologie lors de sa prochaine Commission de l’agriculture en septembre 2018 et de sa Conférence bisannuelle en juillet 2019, ainsi qu’à la préparation du rapport sur l’agroécologie du Panel d’experts de haut niveau (HLPE) du Comité pour la sécurité alimentaire (CSA) en vue de sa session d’octobre 2019.

Il doit cependant être souligné que la mise en avant de l’agroécologie par les organisations internationales reste fragile, compte tenu de la position et du poids de nombre d’entreprises multinationales (pesticides, engrais, semences, etc.) et de certains Etats membres (Etats-Unis, Canada, Argentine, Australie, etc.), même si le groupe informel des amis de l’agroécologie (G2A) au sein de la FAO s’est élargi et compte désormais seize membres (dont la France, le Brésil, la Chine, la Suisse, le Japon, Madagascar, etc.).

Le symposium a également été l’occasion de vérifier la pertinence du travail du GTAE sur l’évaluation des pratiques agroécologiques, qui devient un thème d’intérêt de nombreux acteurs, et notamment de la FAO elle-même.

* Le GTAE est constitué de quatre ONG (Agrisud International, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières – AVSF, le Cari et le Gret) qui soutiennent le développement de l’agroécologie dans divers pays du monde. Elles ont souhaité mettre leurs efforts en commun, notamment pour se doter d’outils méthodologiques destinés à évaluer les conditions de développement et les effets de l’agroécologie, et pour les partager avec d’autres acteurs.

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