09 avril 2018
Insertion et emploi

Déclaration des Droits des paysannes et paysans : la France doit s’engager !

Actualité

La Confédération paysanne, le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI) et FIAN-France ont adressé au Président de la République une lettre ouverte signée par 59 personnalités et 68 associations, syndicats et ONG – dont le Gret – en faveur de la reconnaissance des Droits des paysan(ne)s et des personnes travaillant dans les zones rurales.

[Télécharger le communiqué de presse]
[Télécharger la lettre ouverte]

Paris, le 29 mars 2018 -Lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron

Monsieur le Président de la République,

Dans le monde entier, les paysannes, les paysans et les autres personnes travaillant dans les zones rurales subissent des violations graves de leurs droits : 70 % des victimes de la faim sont des ruraux, principalement des agricultrices et des agriculteurs ; nombre d’entre eux sont expulsés de manière arbitraire des terres qu’ils cultivent et qui les font vivre, les privant aussi d’un accès durable à l’eau ; la liberté qu’ils ont de produire leurs propres semences recule partout car de plus en plus de législations favorisent les semences industrielles, produites par un nombre toujours plus réduit de multinationales, au détriment des semences paysannes ; partout dans le monde, agriculteurs, agricultrices et autres personnes travaillant dans les zones rurales peinent à vivre de leur travail faute de revenus décents. Il ne s’agit là que de quelques exemples.

Face à cette situation, à l’insuffisance des instruments juridiques existants et suite aux recommandations de son comité consultatif, le Conseil des droits de l’homme a décidé d’élaborer une Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.

Cette Déclaration a pour but de promouvoir ces droits en codifiant des droits humains existants, mais éparpillés dans de nombreux textes. Elle a également pour objectif de conférer la valeur de droits humains à des droits émergents, essentiels pour combattre des discriminations spécifiques qui affectent les paysannes, les paysans, les travailleuses et les travailleurs de la terre (droit aux semences, à la terre, à la protection sociale, à des conditions de vie et de travail dignes…).

Depuis 2012, la France a évolué de façon positive en passant de l’opposition à l’abstention lors des votes renouvelant le mandat du groupe de travail du Conseil des droits de l’homme chargé d’élaborer la Déclaration.

Bien que n’étant plus membre du Conseil des droits de l’homme, la France a une influence majeure au sein de l’Union européenne où se discute la position commune des États membres. Avant la prochaine session du groupe de travail, du 9 au 13 avril 2018, une prise de position forte en faveur d’une Déclaration ambitieuse pour les droits des paysannes, des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, reconnaissant en particulier leurs droits aux semences, à la terre, à l’eau et à la souveraineté alimentaire, aurait un effet d’entrainement auprès d’autres pays européens, qui rejoindraient ainsi la grande majorité des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui se sont prononcés en faveur de la Déclaration. Ayant entendu votre engagement pour la souveraineté alimentaire, qui est un point clé de cette Déclaration, nous comptons vivement sur votre soutien, celui-ci pouvant prendre la forme d’une communication officielle.

Nous serions heureux de vous rencontrer pour en parler de vive voix. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Contacts :

  • Confédération paysanne : Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
  • Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI) : Pascal Erard, responsable du plaidoyer institutionnel : 06 72 08 83 96
  • FIAN-France : Claire Even, Présidente : contact@fian.fr

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