13 septembre 2018
Insertion et emploi Genre France

Partager une vision commune sur la question du genre

Actualité

Le séminaire interne du Gret, qui se tient chaque année fin août-début septembre à Nogent-sur-Marne, en France, est un moment privilégié d’échanges et de partages pour les salariés et membres de l’ONG. L’édition 2018 fut l’occasion de présenter à l’ensemble des participants les réflexions en cours autour de la thématique du genre. L’objectif premier de ces discussions étant de parvenir à constituer ensemble un socle commun de définition de l’égalité de genre au Gret.

Depuis janvier 2018, le Gret a mis en place un comité autour de l’égalité de genre, grâce au dispositif Frio (Fonds de renforcement institutionnel et organisationnel) qui est géré par le collectif Coordination Sud et financé par l’Agence française de développement (AFD). Ce comité regroupe environ une vingtaine de salariés du Gret, animés par la volonté de promouvoir davantage d’égalité entre femmes et hommes au sein de la gouvernance de l’ONG, ainsi que dans la mise en œuvre de ses projets. Cécile Broutin, responsable de programme en développement agricole et filières agroalimentaires et membre du comité, précise : « Un groupe de travail s’était déjà mis en place au Gret depuis deux ans. Il a été remplacé par ce comité genre, pérenne et transversal, comprenant des intervenants à la fois du siège et du terrain. »

Un moment d’échange collectif bénéfique

La phase de diagnostic a donc laissé place aux discussions collectives. Une première journée a ainsi été consacrée aux modes possibles d’intégration de l’égalité de genre au Gret, dans les projets. La présentation d’un vademecum et d’une boîte à outils a permis à la centaine de participants de tous pays de poursuivre la réflexion en ateliers, afin de formuler des recommandations concrètes. Une des pistes d’amélioration formulée de façon quasi unanime fut la nécessité de former les salariés dans les pays d’intervention du Gret, comme ceux du siège, aux problématiques de genre.

La dernière demi-journée avait pour objectif de discuter ensemble de l’élaboration d’un socle commun du genre au Gret. Pour aider au dialogue, la troupe du théâtre de l’Opprimé, spécialisée en théâtre forum d’entreprise, a animé des scénettes ayant pour but de mettre en exergue les discussions et d’aider la parole à se libérer.

« Cela nous a donné l’occasion de mieux comprendre dans quel sens va le Gret. Nos collègues, restés au Cambodge, vont nous demander ce qui s’est dit et ce que le chantier genre va impliquer pour nous et pour les projets que nous menons. Nous avons déjà eu des discussions à propos du genre entre collègues et notre position est plutôt neutre, mais il faut bien comprendre qu’il y a des choses qui sont acceptables en France et d’autres qui ne le sont pas au Cambodge, et vice-versa », expliquent Pheaktra Thlang et Thy Hy, salariés du Gret au Cambodge.

Madagascar et Sénégal : deux pays pilotes

Dans le cadre de ce programme, deux pays pilotes ont été choisis, afin d’établir un diagnostic en phase avec les besoins réels du Gret : le Sénégal et Madagascar. Pour Marie-Christine Goudiaby, experte en agroalimentaire au Sénégal et également membre du comité, « le fait que le Sénégal soit un pays pilote permet aux salariés de suivre de très près ce chantier, mais aussi de participer aux débats et d’être force de proposition. Les réalités n’étant pas les mêmes, il est important que la question du genre soit aussi portée par les pays du Sud qui peuvent ainsi partager leur vision et se sentir impliqués. Avec les autres collègues membres du comité genre, nous nous assurons que les Grétiens sénégalais suivent le chantier et que la voix du Sénégal soit entendue. »

De son côté, le représentant du Gret à Madagascar, Luc Arnaud, note déjà quelques changements : « Le travail du comité suscite un fort intérêt dans les différentes équipes, nous avons eu des grandes réunions très animées. Pour l’anecdote, lors du dernier repas d’équipe, les hommes se sont vus demander de mettre ʺla main à la pâteʺ pour servir les repas et tout le monde a donc participé, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’alors. »

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