27 mai 2019
Nutrition et santé Nutrition Mali

Lancement du projet MERIEM au Mali

Actualité

Sous la coordination du Mouvement Sun, le représentant du secrétaire général du ministre de la Santé et des Affaires sociales a annoncé le 22 mai à Bamako le lancement du projet Meriem (« Mobiliser les entreprises sahéliennes pour des réponses innovantes et à large échelle contre la malnutrition ») mis en œuvre dans trois pays du Sahel par le Gret et l’entreprise de conseil Hystra. Au cours des derniers mois, le projet a déjà fait l’objet de lancements similaires au Burkina Faso et au Niger.

Retard de croissance, carences en micronutriments, ou encore surpoids, la malnutrition affecte durablement la santé et le développement des jeunes enfants et de leurs mères. Au Mali, 27 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, 46 % des femmes d’anémie. En apportant une valeur nutritionnelle adaptée à leurs besoins, les aliments fortifiés ont un fort potentiel pour prévenir ce phénomène. Particulièrement en ville, les familles recherchent des produits alimentaires accessibles, simples à préparer et attrayants.

Les entreprises sahéliennes rencontrent pourtant des difficultés à s’engager sur le marché des aliments fortifiés manufacturés à destination des enfants et des femmes. Un marché complexe à investir, avec des exigences fortes en termes de qualité, des contraintes législatives importantes en matière de promotion.

Pour relever ce défi, l’Agence française de développement (AFD) et la Fondation Bill & Melinda Gates s’allient dans le cadre d’un partenariat public-privé pour financer le projet Meriem. Concrètement, ce projet pilote vise à tester des solutions commerciales innovantes dans les grandes villes du Burkina Faso, du Niger et du Mali pour prévenir la malnutrition.

La réalisation du projet Meriem est confiée à une alliance d’acteurs pluridisciplinaires qui ont prouvé leurs compétences en matière d’innovations commerciales et nutritionnelles. Sous le co-pilotage du Gret et de l’entreprise de conseil Hystra, des acteurs de la recherche (IRD), du développement (Iram, ICI) et du conseil aux entreprises à l’international (Ogilvy Change, ThinkPlace) mutualisent leurs compétences pour accompagner le secteur privé local en matière d’innovations nutritionnelles.

« Les populations à revenus modestes n’ont pas de quoi se procurer les aliments fortifiés importés, indique François Lepicard, co-directeur du projet Meriem, et l’offre locale reste de qualité insuffisante ou trop limitée pour couvrir les besoins des populations des villes. Les premières victimes de ce manque d’intérêt sont les consommateurs. Pour encourager des entreprises sahéliennes de production ou de distribution à s’engager à large échelle sur un marché porteur avec la préoccupation de l’intérêt général, il faut limiter les risques liés à leur investissement. »

« En intégrant l’approche commerciale aux dispositifs de prévention de la malnutrition, en complémentarité de l’action du secteur public et dans le respect des législations, on souhaite que la majorité des jeunes enfants et leurs mères puissent avoir accès à une offre locale d’aliments fortifiés de qualité dans la durée », résume Martial Pouret, co-directeur du projet Meriem.

Lire aussi