26 juin 2019
Systèmes alimentaires Filières agricoles Afrique de l'Ouest

Infox sur le lait : des organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest dénoncent les propos tenus par le Commissaire européen à l’agriculture

Actualité

Dans un courrier adressé le 1er juin à Phil Hogan, Commissaire européen à l’agriculture, trois organisations paysannes et d’éleveurs d’Afrique de l’Ouest (APESS, RBM et ROPPA) et la laiterie mauritanienne Tiviski s’insurgent contre les déclarations tenues en avril dernier par le Commissaire européen. Celui-ci avait en effet qualifié de « fake news » (infox) et de « désinformation » les témoignages de ces organisations et les recherches menées dans le cadre de la campagne « Mon lait est local » sur la concurrence du lait en poudre et des mélanges de lait écrémé et de matières grasses (MGV, essentiellement huile de palme) en poudre, ou Fat Filled Milk Powder, sur la filière laitière locale en Afrique de l’Ouest. Les travaux de recherche visés par le Commissaire à l‘agriculture sont ceux menés par le Cirad sur ce substitut du lait, improprement caractérisé de « lait réengraissé » et ceux menés par le Gret sur le phénomène de concurrence de cette poudre, notamment au niveau de la transformation laitière ouest-africaine.

Rappelant que « le lait local est crucial dans nos économies agropastorales » et qu’il « doit être au cœur de politiques régionales volontaristes », les signataires soulignent que « la concurrence des poudres de lait et de mélanges de lait et de matières grasses végétales (MGV) sur la filière laitière locale est une réalité et met à mal le développement de la filière locale ». Ils revendiquent « une protection plus importante des marchés ouest-africains par rapport aux importations bon marché, accompagnée de politiques favorables au développement de la filière laitière locale », car il s’agit d’un « levier pour la sécurité alimentaire et le développement économique local ». Ils ajoutent que « les productrices et producteurs d’Afrique de l’Ouest doivent pouvoir vivre de leurs revenus. Nous ne pouvons nous réduire à devenir des consommateurs de produits d’importation bon marché ».

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