24 juillet 2019
Systèmes alimentaires Agroécologie Cambodge

3 questions sur l’agroécologie au Cambodge

Actualité

Martine François est responsable de programme au Gret. Elle est notamment en charge du projet Apici (« Agriculture peu consommatrice d’intrants »), réalisé grâce au soutien du conseil départemental des Hauts-de-Seine et du fonds d’innovation pour le développement du Gret. Son but est simple : promouvoir l’agroécologie dans la région de Siem Reap au Cambodge.

En quoi Apici est-il un projet unique ?

Le projet Apici est unique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’engagement du conseil départemental des Hauts-de-Seine dans le projet se fait dans la durée, depuis une dizaine d’années maintenant. Cela dénote un fort engagement auprès des populations de la région de Siem Reap. Cette collaboration a permis de développer l’agroécologie dans cette partie du nord-ouest du Cambodge et de renforcer la confiance des agriculteurs locaux envers ce projet. De plus, par extension, cela les incite à suivre nos recommandations et à participer à nos activités. Le Gret a ainsi eu l’occasion de réaliser de nombreuses actions, y compris des visites d’échanges entre agriculteurs pour disséminer les innovations promues par le projet (compost, biopesticides, semences, etc.).

L’autre facteur qui fait de cette initiative un projet singulier, c’est l’équipe. En effet, celles et ceux qui interviennent sur ce projet forment une équipe pluridisciplinaire, avec notamment des agronomes qui ont des compétences en agroécologie. Enfin, dans notre méthode d’action, nous soutenons les acteurs de l’aval des filières pour mieux connecter les agriculteurs aux marchés urbains.

Le projet Apici a permis la création d’une coopérative, Ecofarm. Comment fonctionne-t-elle ?

Ecofarm est une coopérative qui réunit des agriculteurs désireux de vendre en commun leurs produits pour mieux valoriser l’utilisation de l’agroécologie dans leurs pratiques de production. Ils n’utilisent pas de pesticides et disposent, en outre, d’un cahier des charges certifié par un système de garanties participatives, qui leur permet de prouver aux consommateurs que les produits suivent bien les normes définies.

Ecofarm est aussi à l’origine de la création d’un marché le week-end à Siem Reap, où les agriculteurs peuvent vendre leurs produits. Cela leur permet de promouvoir les produits labellisés “Écofarm”.

Quels sont les réussites, les impacts du projet ?

Grâce au projet Apici, de plus en plus d’agriculteurs et d’agricultrices sont convaincus que l’approche agroécologique est une bonne manière de développer leur activité agricole à l’avenir. Certaines des formations réalisées par le projet, notamment celles liées à la réalisation de courtes vidéos, permettent aux agriculteurs de s’insérer dans des réseaux de promotion de l’agroécologie en Asie du Sud-Est, comme par exemple le réseau Alisea.


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