20 septembre 2019
Insertion et emploi

3 questions à… Luc Arnaud, directeur général du Gret

Actualité

Depuis le 26 août 2019, Luc Arnaud est le nouveau directeur général du Gret. Représentant du Gret à Madagascar pendant 18 ans, il avait précédemment tenu ce rôle en Mauritanie durant dix ans. Il nous présente sa vision pour le Gret et nous parle des grands enjeux qui devraient rythmer son mandat.

Vous travaillez depuis longtemps pour le Gret. Comment percevez-vous l’évolution de l’ONG et quels sont les changements auxquels vous souhaitez contribuer durant votre mandat ?

Cela fait plus de 30 ans que je travaille pour le Gret. À l’époque, lorsque je suis arrivé au sein de l’organisation, le Gret était une ONG qui produisait des guides méthodologiques, des ouvrages techniques. Peu à peu, le Gret s’est orienté vers la mise en œuvre de projets. J’ai d’ailleurs participé à la mise en place des premiers projets au début des années 90, et notamment d’Alizés en Mauritanie (NDLR : un projet d’éoliennes de pompage).

Au fur et à mesure des années, le Gret a pris conscience qu’il fallait s’inscrire sur le long terme. Il a donc commencé à développer des programmes et à diversifier ses thématiques d’expertise. Des représentations ont été créées dans les pays, les équipes se sont élargies et sont devenues de véritables expertes sur leurs thématiques. Aujourd’hui, le Gret dispose de 13 représentations à l’échelle mondiale, avec des experts techniques locaux capables d’apporter beaucoup pour le développement de leurs pays.

Mon ambition est de continuer à faire du Gret une ONG internationale incontournable, capable de répondre à la fois aux enjeux de l’innovation et du développement. Le Gret est riche d’un métissage d’idées, de points de vues, de cultures, de rencontres. C’est à la fois  une ONG de terrain et une sorte de laboratoire, un think tank, capable de co-construire avec différents types d’acteurs. Je pense à un Gret un peu « rhizomique » où informations, idées, énergies circulent entre tous les membres de l’organisation, quelle que soit leur position ou leur fonction. Une dynamique positive qui rejaillit aussi sur l’ensemble de ses partenaires.

Quels sont les principaux enjeux du Gret pour les années à venir ?

Le principal défi auquel nous devons nous atteler, selon moi, est de contribuer au développement des pays dans lesquels nous intervenons en intégrant la prise en compte des enjeux climatiques et écologiques. C’était d’ailleurs le thème principal de notre séminaire interne annuel, qui a eu lieu fin août. Je pense que nous devons réinterroger nos projets, nos modes d’action, notre vision du monde en gardant toujours à l’esprit l’impact que peuvent avoir nos activités sur notre environnement. Le Gret doit être transversal et répondre collectivement à cet enjeu du changement climatique.

L’autre enjeu, c’est d’avoir les moyens d’agir, ce qui implique une bonne santé économique. C’est pour cela qu’il faut, je pense, diversifier nos sources de financement et développer une collecte de fonds privés, de façon à pouvoir garantir notre liberté d’action et de parole.

Les objectifs de développement durable fêtent aujourd’hui leur 4e anniversaire. Est-ce ce un sujet sur lequel le Gret souhaite davantage s’engager ?

Le Gret ne s’est pas encore emparé pleinement des objectifs de développement durable (ODD). Les ODD représentent un langage universel et il serait intéressant de pouvoir décrire les projets du Gret en fonction de cette perspective On ne le fait pas pour le moment, on ne se pose jamais la question : « A combien d’ODD cette action contribue-t-elle exactement, et comment ? ». Nous avons donc un travail à mener pour illustrer notre projet à travers ces objectifs et valoriser les résultats que nous obtiendrons.

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