Nutri'zaza
Nutri’zaza, l’entreprise sociale engagée contre la malnutrition à Madagascar

À Madagascar, la malnutrition touche près d’un enfant sur deux. Le Gret, qui agit depuis près de trente ans dans le pays pour lutter contre la malnutrition, a créé en 2013 l’entreprise sociale Nutri’zaza.

L’objectif de Nutri’zaza est double : d’une part élaborer et distribuer des aliments fortifiés, et d’autre part sensibiliser les familles aux pratiques alimentaires et d’hygiène.

La malnutrition chronique touchait en 2019 près de 50 % des enfants malgaches de 6 à 24 mois, soit 900 000 enfants. Les séquelles sont irréversibles après l’âge de deux ans, et la malnutrition chronique est responsable de 35 % des décès chez les enfants en bas-âge. L’une des causes est l’insuffisante qualité nutritionnelle de l’alimentation des jeunes enfants. En effet, les pratiques d’allaitement et d’alimentation ne répondent pas à leurs besoins, et les aliments de complément manufacturés disponibles sur le marché sont en général de mauvaise qualité ou inaccessibles financièrement (80 % des familles gagnent moins de 1,90 dollars par jour).

À la suite de plusieurs années de projets menés avec l’IRD et l’Université d’Antananarivo, le Gret et quatre partenaires (le producteur malgache TAF, la SIDI, l’association APEM et Investisseurs et Partenaires) ont créé en 2013 une entreprise sociale innovante : Nutri’zaza, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD) et du fonds d’appui du Gret.

Nutri’zaza oeuvre à l’amélioration de la situation nutritionnelle des jeunes enfants malgaches, à travers la promotion de pratiques d’alimentation et d’hygiène maternelle et infantile, ainsi que l’élaboration et la distribution de produits fortifiés. L’un de ses produits phares est la « Koba Aina » (« farine de la vie », en malgache), un aliment de complément au lait maternel pour les enfants de 6 à 24 mois, fabriqué à partir de matières premières locales par l’entreprise malgache TAF.  Cette « Koba Aina » est accessible financièrement et adaptée aux besoins nutritionnels des jeunes enfants et aux pratiques des populations.

Nutri’zaza vend ses produits fortifiés à travers un réseau de distribution diversifié et complémentaire, qui comprend à la fois :

  • les magasins et épiceries classiques ;
  • les réseaux institutionnels (Etat, ONG, Associations) qui distribuent gratuitement ou à prix subventionnés les aliments fortifiés aux plus vulnérables ;
  • les restaurants pour bébé (« hotelin-jazakely »), situés dans des quartiers pauvres des zones urbaines où des animatrices préparent et vendent les bouillies de Koba Aina. Les animatrices suivent gratuitement la croissance des bébés.

Depuis sa création et jusqu’à fin 2019, l’entreprise sociale Nutri’zaza a vendu 56 millions de repas et a créé près de 160 emplois (animatrices, commerciaux…).

Perspectives

Aujourd’hui, l’entreprise sociale Nutri’zaza projette d’étendre encore son réseau de vente dans d’autres villes afin de rendre disponibles les aliments fortifiés à 15 000 enfants par jour, contre 8 500 aujourd’hui. En produisant en plus grande quantité et en réalisant des économies d’échelle, Nutri’zaza renforcera son modèle économique et sera financièrement autonome.

Par ailleurs, l’entreprise sociale souhaite investir davantage dans la recherche et le développement afin de rester compétitive en améliorant la bouillie Koba Aina qui demande actuellement une cuisson particulièrement vigilante.

L’entreprise souhaite aussi diversifier ses produits : la barre de céréale PoBary Aina a ainsi été élaborée et mise sur le marché en collaboration avec la Chocolaterie Robert au début de l’année 2020, offrant un goûter fortifié aux enfants de plus de 3 ans.

Projet en cours
Date de début 01/01/2013

Grands Prix de la finance solidaire 2015 - Prix "Entrepreunariat dans les PED" : Nutri'zaza

Témoignage
Nutri'zaza s'engage à diffuser des produits de haute qualité nutritionnelle et sanitaire avec d’autant plus d’exigence qu’il s’agit de prévenir la malnutrition chez les jeunes enfants et les groupes vulnérables. Mieja Vola Rakotonarivo, directrice
Partenaires du projet