17 mars 2022
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À Madagascar, de nouvelles perspectives pour la gestion des déchets urbains

Actualité

La plupart des ménages malgaches rencontrent encore aujourd’hui un problème récurrent d’accès aux services liés à l’assainissement, et seulement 16 % d’entre eux ont accès aux toilettes hygiéniques. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, le Gret et ses partenaires mettent en œuvre depuis octobre 2018 le projet Alisota*, Assainissement liquide et solide concerté et durable, dans trois communes périphériques d’Antananarivo.

L’atelier de clôture du projet s’est déroulé le 18 février 2022, sous l’égide de la direction de l’Assainissement au sein du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène (MEAH). Afin de valoriser la forte implication des communes tout au long du projet, les maires d’Ambohimangakely, d’Ampitatafika et de Tanjombato, principaux acteurs de cet atelier, ont présenté les résultats atteints au sein de leur commune.

Gestion des déchets et de l’assainissement liquide : des services plus accessibles à la communauté

Afin de renforcer durablement les communes dans la gestion des ordures ménagères et de l’assainissement liquide, une centaine d’acteurs en matière d’hygiène et d’assainissement ont été formés dans le cadre du projet Alisota. Une stratégie communale a également été élaborée afin d’assurer la planification et la promotion des services de gestion d’assainissement, de vidange et des déchets ménagers.

Désormais, 10 500 ménages bénéficient d’un service de pré-collecte des déchets dans ces trois communes. Le Gret, avec l’appui de son partenaire Diotontolo, a également permis l’équipement de 357 ménages en toilettes hygiéniques ainsi que l’accès à un service de vidange hygiénique et amélioré pour tous les ménages.

« L’hygiène et l’assainissement font partie des responsabilités de la commune, mais nous n’y parvenons pas seuls. Heureusement qu’une stratégie communale a été mise en place grâce à ce projet », déclare Rado Ramparaoelina, maire d’Ampitatafika.

Rado Ramparaoelina, maire d’Ampitatafika

La valorisation : un projet d’avenir rentable et inclusif

Les filières de gestion des déchets et d’assainissement liquide contribuent à la promotion de l’hygiène, de la santé et à la protection de l’environnement, mais ce n’est pas tout !

Deux unités de traitement des déchets ont été installées et rendues opérationnelles dans le cadre du projet. Si au moins 2 750 tonnes de déchets sont traitées annuellement et permettent de produire plus de 200 tonnes de compost pour les trois communes, les boues de vidange traitées servent quant à elles à produire du biogaz.

Fier des résultats obtenus, Tovo Rakotojohary, le maire de Tanjombato témoigne : « Ce qui a été mis en œuvre dans le cadre de ce projet est tout à fait rentable pour la commune ». Il a exprimé sa volonté d’étendre les activités mises en place, notamment en utilisant le biogaz obtenu grâce au traitement des boues de vidange pour donner l’accès à de l’eau chaude dans les douches publiques. Par ailleurs, la commune s’engage aussi à professionnaliser la production de compost pour promouvoir un label de compost local.

Tovo Rakotojohary, le maire de Tanjombato

Des communes vitrines…

À Antananarivo cependant, l’évacuation et le traitement des ordures ménagères demeurent insuffisants, notamment en raison du manque de ressources et de connaissance des acteurs impliqués. Selon Madame Lydia Razafindrahona, chargée de projets Infrastructures et développement urbain au sein de l’Agence française de développement (AFD) à Madagascar, ce projet peut servir de base de réflexion pour la création de centres transitoires d’enfouissement technique des déchets à Antananarivo.

Cet atelier a été l’occasion pour le MEAH, l’AFD et le Gret de décerner un certificat à chacune des trois communes d’intervention en qualité de communes vitrines en matière d’hygiène et d’assainissement.

* Le projet Alisota est financé par l’Agence française de développement, la Métropole du Grand Lyon, la Mairie de Paris, The Stone Family Foundation et AgroParisTech.

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