PND
Conserver la biodiversité du Parc national du Diawling
Projet de terrain
Mauritanie

Créé en 1991 sous l’impulsion de l’UICN, le Parc national du Diawling (PND) en Mauritanie a été créé afin de faciliter la restauration de l’environnement, mis à mal par les barrages de Diama et de Manan-tali. Ces derniers ont été construits dans les années 1980 pour réguler les crues du fleuve Sénégal, stopper les remontées salines et développer l’agriculture conventionnelle. lls ont profondément impacté les dynamiques hydrologiques et écosystémiques. Ils ont causé le déclin de la faune et de la flore du delta et le départ des habitants de la zone, privés de leurs moyens d’existence.

 

Restaurer et conserver les écosystèmes

La reprise des dynamiques au sein de l’estuaires a été rendue possible grâce à la construction d’un système complexe d’ouvrages hydrauliques et de digues, ainsi qu’à une intervention active du gestionnaire.

Site classé Ramsar (zone humide d’importance internationale) depuis 1994, le parc comptait en 1993 moins de 1 000 oiseaux. On en dénombre aujourd’hui plus de 100 000 lors du comptage annuel.

Depuis 2015, le projet mène des actions de restauration des milieux à travers la plantation d’espèces autochtones (arbres de mangroves et sporobolus, une plante herbacée vivace). Les équipes luttent par ailleurs contre les plantes invasives (prosopis, typha, etc.). Un suivi écologique systématique mesure la santé des écosystèmes tandis qu’un dispositif de surveillance veille à limiter le braconnage et à sensibiliser les populations riveraines.

 

Pour une cogestion et gouvernance partagée : une approche par les communs

Depuis plusieurs années l’action du Gret cherche à accompagner l’émergence de « communs » en stimulant l’action collective autour d’un territoire, de ressources, et d’une communauté d’acteurs locaux et institutionnels interdépendants. C’est le cas pour le Parc du Diawling.

Le Gret a conçu le programme « Communs & gouvernances partagées autour des ressources, territoires et services », dans le cadre d’une convention programme établie en 2019 avec l’Agence française de développement (AFD).

Le Gret se positionne donc en tant que facilitateur. Il mène depuis 2015 un processus de concertation au sein duquel les acteurs locaux ont identifié des zones pilotes vouées à être cogérées dans l’aire périphérique du parc, ont élaboré des scénarios d’avenir et ont construit ensemble des Plans de gestion locaux.

Ce processus aboutira à l’émergence d’une Association de gestion des ressources naturelles (AGRN), qui regroupe des habitants de 25 villages, usagers et usagères de ces espaces pour leurs activités (de pêche, d’élevage, de maraîchage ou d’artisanat). L’association pourra alors signer des conventions locales avec les acteurs institutionnels de la zone (Parc et Commune) et participer à la gouvernance et la gestion de ces zones ainsi que de leurs ressources.

Les acteurs de ce Commun sont aujourd’hui identifiés :

  • Le Parc national du Diawling (établissement public) : gestionnaire de l’aire protégée.
  • Les populations riveraines : usagères des ressources naturelles, regroupées au sein des Unions de métiers et de l’Unité de gestion des ressources naturelles.
  • La Commune de N’Diago : collectivité locale dans laquelle se situe le parc et sa zone périphérique.

 

L’appui aux filières

Le retour de la biodiversité et des ressources naturelles a permis aux populations de revenir dans la zone et aux activités traditionnelles de reprendre leur cours, au rythme des saisons et des inondations. Parmi elles : l’artisanat. Le projet appuie le développement de certaines activités ancestrales menées et contrôlées presque exclusivement par des femmes, comme la production et la commercialisation de graines et farine de Nymphea, un aliment du quotidien pour les générations passées, aujourd’hui presque oublié, ou encore la fabrication et la vente de nattes de Sporobolus, présent encore apprécié lors de la célébration des mariages. D’autres activités plus innovantes sont testées et documentées comme la fabrication de charbon ou de compost à partir de l’envahissant typha.

 

Des solutions… fondées sur la nature

Parce que le développement ne passe pas seulement par la construction d’infrastructures onéreuses, avec des coûts de maintenance parfois hors de portée des acteurs locaux et des bénéfices qui ne profitent pas toujours aux plus vulnérables, les actions mises en œuvre dans le cadre du projet visent à renforcer la résilience des populations de la zone en sécurisant leurs moyens d’existence par une gestion durable et collective de leur principal capital : les ressources naturelles.

Sensibilisés à la logique écosystémique, les acteurs et actrices locales protègent une biodiversité qui leur fournit des services essentiels et contribuent, par le maintien des services environnementaux et la restauration des milieux naturels, à atténuer les changements climatiques. Enfin, formées à la gouvernance et à la gestion de leurs biens communs, les populations sont renforcées dans leurs capacités à s’adapter collectivement, notamment aux changements climatiques et à ses effets.

 

Les objectifs du projet

  • Restaurer et conserver les habitats, espèces et l’ensemble de la biodiversité du PND et des zones périphériques.
  • Promouvoir la cogestion et les pratiques d’exploitation durable des ressources naturelles.
  • Accompagner le développement de filières de valorisation des ressources naturelles.

 

Les résultats attendus

Restauration et conservation des habitats

  • Un observatoire est créé, un zonage écologique ainsi qu’un monitoring de la biodiversité sont mis en place.
  • L’influence négative des espèces envahissantes est réduite et des espèces à valeur écologique et économique sont restaurées.
  • Les scolaires du PND sont sensibilisés aux enjeux de conservation du PND.

Cogestion et exploitation durable

  • Le système de cogestion des ressources naturelles et de régulation des usages et les instances formelles de gouvernance partagée sont mis en place.
  • Un comité pluridisciplinaire de suivi hydrologique est constitué et mis en place, et des scénarios annuels d’inondation sont définis.

Développement des filières de valorisation des ressources naturelles

  • La filière nénuphar est accompagnée et les techniques de valorisation et de conditionnement sont formalisées.
  • La filière de production de nattes de Sporobolus Robustus est structurée.
  • Des expérimentations pour l’émergence de filières de valorisation du typha en compost et fourrage sont menées.

 

Projet terminé
Date de début 01/05/2015 date de fin 30/06/2020
Budget : 973 277 €
Contact projet :
Abderrahmane N’DONGO, Mamadou DIA
Partenaires du projet